Drôles de Becs

Mireille et Yves Jaouen nous présentent ici une petite partie d’une de leur passion, l’ornithologie, et illustrent leurs propos au moyen de leur autre passion, la Philatélie:

Dis moi ce que tu manges ? Pour cela montre-moi ton bec.

Un bec, au sens strict, est une structure anatomique externe qui permet la prise alimentaire et donc la nutrition chez les oiseaux. Mais il permet aussi la toilette de l’animal, la nutrition des jeunes, la chasse d’une proie, la manipulation d’objets, et peut aussi être un élément important pour la parade nuptiale.

La forme et l’emploi du bec varient suivant l’espèce et le régime alimentaire. mais que mangent les oiseaux ?

– ceux qui mangent des « végétaux » , la plupart sont des granivores, ils mangent des graines, mais il y a aussi des herbivores, des fructivores, des nectarivores.

– ceux qui mangent de la viande, que ce soit des insectes, des poissons, des animaux morts… On les appelle carnivores, insectivores, piscivores, charognards.

– ceux qui mangent aussi bien des végétaux que de la viande, ce sont les omnivores.

Beaucoup d’oiseaux ont un régime alimentaire qui dépend de la saison et du milieu où ils vivent, ils peuvent être amenés à en changer. Par exemple, en France, les insectivores ne trouvant plus d’insectes en hiver mangeront des graines ou migreront vers les pays chauds.

Nous vous proposons de découvrir leurs alimentations principales.

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Charles DARWIN et les Pinsons des Galapagos

Charles Darwin est né le 12 février 1809 à Shrewsbury dans le Shropshire et mort le 19 avril 1882 à Downe dans le Kent, c’est un naturaliste et paléontologue anglais dont les travaux sur l’évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie avec son ouvrage L’Origine des Espèces paru en 1859.

C’est cette variabilité de la forme des becs qui a inspiré Charles Darwin sa théorie de l’évolution, ou plus particulièrement de la sélection naturelle, lors de son voyage au tour du monde. L’observation des différentes espèces de pinsons présentes sur chaque île des Galápagos avait en effet mis en évidence l’adaptation des formes des becs aux différentes ressources alimentaires dont les oiseaux disposaient.

Les pinsons des îles Galapagos utilisent des outils : ils sont capables de récupérer des épines de cactus pour tuer des fourmis dans les interstices des arbres fêlés

Le voyage du HMS Beagle (27 décembre 1831 – 2 octobre 1836):

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Mon bec est court, massif et puissant … Les Granivores

Le régime alimentaire des granivores se traduit presque toujours par un bec puissant assez court (il forme ainsi des pinces convenables pour ramasser les graines), épais et solide pour exercer une forte pression afin de décortiquer les graines. La mandibule inférieure coupante fend la graine maintenue par la langue sur le maxillaire supérieur. Ce type de bec caractérise plusieurs groupes d’Oiseaux : des Passereaux (Alaudidés, Fringillidés, Plocéidés, etc.) à bec droit et conique, les Galliformes à bec un peu incurvé et unciné (Du latin uncinatus (« crochu, courbé »).

De nombreux fruits à graines contiennent des tanins qui entrainent un transit plus rapide à travers le tractus intestinal des animaux. Ceci permet au graines de ne pas trop subir les attaques des sucs digestifs. Certaines espèces de plantes ne sont d’ailleurs capables de germer qu’après avoir traversé l’intestin d’un animal, ce qui ramollit les coques trop dures des graines.

Grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes Linnaeus ,1758)

Le grosbec casse-noyaux se nourrit principalement de graines prises sur le sol ou directement sur les arbres.  Avec son énorme bec, il est capable de casser par exemple des noyaux de cerises par la seule pression des mandibules qui développent une puissance de plus de 50 kg.   Il capture des insectes en été afin de nourrir ses petits.

Chardonneret élégant (Carduelis carduelis Linnaeus, 1758)

Il est très majoritairement granivore. Il se nourrit en toutes saisons de graines très diverses, que ce soit de plantes herbacées, particulièrement d’astéracées (chardons, asters, tussilage, etc.), mais également d’arbres (bouleaux, aulnes, pins,…). En hiver, il fréquente volontiers les postes de nourrissage, attiré par les graines qu’on y dépose, nullement par la graisse ou autres substances d’origine animale. Sa nourriture préférée est la graine du chardon, qui lui a donné son nom français.

Perruche ondulée (MelopsittacusundulatusShaw, 1805)

La perruche ondulée se nourrit surtout de graines d’herbes et de plantes cultivées. D’abord, elle extrait la graine de la coque, et ensuite elle l’avale entière ou en morceaux. Elle boit régulièrement pendant la journée. Dans l’intérieur de l’Australie de l’Est, ces oiseaux se nourrissent exclusivement de graines trouvées à terre.

Pigeon biset (Columba livia Gmelin, JF, 1789)

L’alimentation du Pigeon biset est principalement constituée de graines, surtout de céréales et de rudérales (Rumex, Polygonum, Chenopodium, Stellaria…), plus rarement de fruits, de feuilles ou d’invertébrés, consommés au sol dans des milieux ouverts.

Anserelle naine (Nettapus auritus Boddaert, 1783)

L’anserelle naine ou l’oie pygmée d’Afrique est la plus petite oie au monde. Elle se nourrit des graines de nénuphars ou d’autres plantes aquatiques, de préférence à la surface de l’eau.

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Mon bec est court, aplati et a l’extrémité arrondie … Les Herbivores

Ils se nourrissent dans l’eau et sur terre. Leur régime alimentaire est composé de racines, de tubercules, de tiges et de feuilles de plantes. Avec l’action de la langue, le bec joue alors le rôle de pompe filtrante : l’eau est aspirée à l’avant du bec et
“recrachée” sur les côtés, via les lamelles. Ensuite, les particules nutritives seront récupérées et ingérées
par l’oiseau.

Oie cendrée (Anser anser Linnaeus, 1758)

C’est une végétarienne exclusive. Elle se nourrit principalement de plantes, feuilles, herbes, racines, fruits et jeunes pousses. En hiver, elle consomme des céréales, des pommes de terre et des légumes. Son bec typique lui permet de brouter l’herbe sur le sol et de sonder la vase des marais pour atteindre les racines et les tubercules.

Tétras à bec noir (Tetrao urogalloides Middendorff, 1853)

Comme les autres Tétraonidés, le Tétras à bec noir a un régime végétarien. En hiver, il se nourrit largement de bourgeons et de pousses de mélèzes, d’aiguilles de pins et de sapins, de chatons et bourgeons de bouleau et des fruits de rosiers sauvages. Au printemps et en automne, il consomme les baies et les feuilles de plusieurs espèces de plantes, ainsi que quelques chenilles, des pucerons, …

Strigops kakapo (Strigops habroptila Gray, GR, 1845)

Le bec des kakapos est adapté spécialement pour broyer finement les aliments. Pour cette raison. Ils consomment des plantes indigènes, des graines, des fruits, du pollen et même de la sève qui s’écoule des arbres. Les kakapos ont une manière très particulière d’agripper une feuille et de la délester de ses parties nutritives avec leur bec, ne laissant sur place qu’une boulette de fibres indigestes.

Les cygnes

Leur alimentation est constituée principalement de plantes aquatiques submergées. Ils préfèrent les plans d’eau dont la profondeur leur permettent d’atteindre le fond (jusqu’à un mètre) avec leur long cou. Ils utilisent trois méthodes pour se nourrir : l’alimentation en surface, le plongeon de la tête et du cou et le plongeon du corps. Lors de l’alimentation en surface, le bec est maintenu à l’horizontale et filtre l’eau. Cette méthode est utilisée de 51 à plus de 60 % du temps. Le plongeon de la tête et du cou peut durer 10 secondes ; le corps est alors maintenu à l’horizontale à la surface. Lors du plongeon du corps, tout le corps est submergé sauf la queue et les pattes. Les cygneaux peuvent plonger sous la surface de l’eau. On peut également les observer broutant l’herbe des prés ou dans les champs de céréales.

Cygne tuberculé (Cygnus olor Gmelin, JF, 1789)

Cygne chanteur (Cygnus cygnus Linnaeus, 1758)

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Mon bec est long et souvent courbé… Les Nectarivores

Il leur permet d’atteindre une source de nourriture inaccessible aux autres oiseaux, à savoir le nectar des fleurs. La langue très allongée et bifide leur permet de recueillir le précieux liquide.

Lori nonnette (Vini peruviana Müller, PLS, 1776)

Grâce à sa longue langue et à ses papilles particulières en forme de petits pinceaux qui lui permettent de fouiller profondément les corolles des fleurs, le pollen et le nectar sont la base principale de son alimentation. De ce fait, le lori joue un rôle vital dans l’écologie de son habitat, pollinisant ainsi les centaines de variétés de fleurs et de plantes différentes qui composent sa diète. Il recherche également de petits insectes sur le revers des feuilles.

Souimanga royal (Cinnyris venustus Shaw, 1799)

Le Souimanga royal se nourrit de nectar et de petits arthropodes. Il consomme le nectar des fleurs. Il est capable d’adapter sa façon de se nourrir selon les différentes formes de fleurs.

Sunbird à ventre jaune (Cinnyris venustus Shaw, 1799)

Comme tout nectariniidé, il se nourrit du nectar de nombreuses fleurs, y compris des longues fleurs fermées, qu’il ouvre lui-même avec son bec. Il se nourrit également de petits insectes, larves ou imagos, et d’araignées. Il les recherche au sol, en fouillant la terre du bec, mais surtout en vol. Il glane les insectes en virevoltant au milieu des grandes herbes ou des roseaux. Les araignées, quant à elles, sont en général prises directement sur leur toile.

Ermite hirsute (Glaucis hirsutus Gmelin, JF, 1788)

Les Ermites hirsutes sont majoritairement végétariens, se nourrissant d’héliconias, de campanulacées, de « panaches d’officiers » (pachystachys), de passiflores et de gingembres. Ils attrapent également des petits insectes qui ont été piégés dans des toiles d’araignées. Ils sont tolérants vis a vis des arthropodes.

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Mon bec est courbe … Les Fructivores (ou frugivores)

un bec courbe ou concave pour extraire la pulpe du fruit, si il est plus fin, cela leur permet de se nourrir de fruits plus petits qu’ils peuvent avaler entiers. Une autre caractéristique très importante est qu’ils ne digèrent pas les graines, mais ils produisent chez ces dernières une modification physique et chimique, appelée scarification, sans laquelle les graines ne pourraient pas germer une fois expulsées. Leur nourriture est variée et ne se limite pas aux fruits en général.

Calao bicorne (Buceros bicornis Linnaeus, 1758)

Les fruits forment l’essentiel de la nourriture du calao bicorne. Il adore les figues riches en sucre et disponibles toute l’année. Le calao cueille les fruits avec une remarquable précision mais peut aussi descendre à terre pour y glaner ceux qui y sont tombés. Il consomme par ailleurs tout ce qu’il peut atteindre de son long bec : insectes, petits reptiles et mammifères. Grenouilles, lézards, petits oiseaux, et gros insectes ne résistent pas longtemps au calao mais son bec et ses ongles ne lui permettent pas de s’attaquer à des proies plus grosses.. Il avale souvent sa nourriture d’un trait puis recrache ensuite, sous forme de pelotes, les parties indigestes comme les os ou les carapaces.

Ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus Latham, 1790)

L’ara hyacinthe se nourrit surtout de noix de palmiers, prises dans les arbres ou sur le sol. Il utilise son bec robuste pour entailler la noix. Ensuite, comme avec une lame, il cisaille et ouvre la noix en deux parties. Il découpe la noix de façon très nette, comme un travail fait par un être humain. Afin d’éviter ou de limiter la prédation , la plante s’adapte et produit au fur et à mesure des noix plus dures. Quelques aras sont quand même capables de les ouvrir avec leur bec fort. Les jeunes générations finissent ainsi par obtenir des becs plus grands par les gènes des parents, et les becs deviennent plus robustes à chaque nouvelle génération.

Toucan vitellin (Ramphastos vitellinus Lichtenstein, MHK, 1823)

Excepté pendant la période où il nourrit les jeunes, cet oiseau est surtout frugivore : il se nourrit de fruits tombés à terre, de nectar et de fleurs. Il ingurgite les fruits des figuiers et des lauriacées, les noix de nombreuses variétés de palmiers ou d’autres arbres.

Ptilope de la Société (Ptilinopus purpuratus Gmelin, JF, 1789)

Il se nourrit de fruits charnus de 2 à 17 mm de diamètre . Parfois de petits insectes et de jeunes feuilles.

Loriot de Chine (Oriolus chinensis Linnaeus, 1766)

Les loriots de Chine se nourrissent surtout de baies et de fruits.Les invertébrés ne sont pas délaissés et ces oiseaux font une consommation d’insectes et de larves. Ils détruisent aussi les nids de guêpes et de frelons pour s’emparer des larves. Quelques animaux à squelette font partie des proies, notamment les oisillons des autres couvées.

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Mon bec est crochu, puissant et tranchant … Les Carnivores

Ce sont des êtres vivants dont le régime alimentaire est principalement basé sur la consommation de chairs ou de tissus d’animaux vivants ou morts. Il existe 2 types d’animaux carnivores selon la façon dont ils obtiennent leur nourriture : ce sont les prédateurs et les charognards. Certains ont une activité diurne, d’autres nocturne. Cependant, il y a des noms spécifiques pour appeler ces animaux qui se nourrissent d’un seul type d’êtres vivants, tels que les ornithophage qui mangent pratiquement que des oiseaux, les insectivores des insectes, les piscivores du poisson …

Aigle royal (Aquila chrysaetos Linnaeus, 1758)

Rapace diurne. L’Aigle royal est un rapace puissant capable de s’attaquer à des proies de grande taille telles que lièvres et lapins, jeunes renards, marmottes, gallinacés, corvidés, rapaces plus petits tels que buses, et de les transporter ensuite vers l’aire, dans la mesure où leur poids n’est pas excessif. La proie est capturée au sol, souvent par surprise après un repérage initial suivi d’une approche au vol à l’aveugle. Il sait se faire nécrophage en cas de disette ou par opportunisme. C’est ainsi qu’il peut s’empoisonner avec des

Faucon pèlerin (Falco peregrinus cassini Sharpe, 1873)

Rapace diurne. Ornithophage, le pèlerin ne chasse pratiquement que des oiseaux capturés en vol. Toutefois il lui arrive, comme beaucoup d’autres faucons, de capturer aussi de gros insectes en vol ou des chauves-souris et de façon anecdotique des rongeurs.

Chouette hulotte (Strix aluco Linnaeus, 1758)

Rapace nocturne. Son œil laisse entrer entre 2 et 3 fois plus de lumière que l’œil humain, ce qui lui permet de chasser de nuit dans une obscurité presque totale. Elle se nourrit de petits mammifères : mulots, musaraignes, souris, campagnols. Mais aussi hérissons, grenouilles, vers, mollusques et insectes. Après ce festin dame hulotte régurgite le tout en pelote de réjection.

Kagou huppé (Rhynochetos jubatus Verreaux & Des Murs, 1860)

Le Kagou huppé se nourrit en sondant le sol avec son long bec, dans différentes sortes de sols et dans le tapis de feuilles mortes. Il capture aussi des proies dans les eaux douces et peu profondes au bord des mares. Les vers de terre, les escargots et les lézards constituent les proies les plus couramment ingurgitées. Il peut détecter une victime par le son, grâce à son ouïe perçante. Les kagous huppés sont endémiques de Nouvelle-Calédonie.

Bucorve d’Abyssinie (Bucorvus abyssinicus Boddaert, 1783)

Les bucorves d’Abyssinie consommant des petits organismes tels que des tortues, des lézards, des amphibiens, des mammifères, d’autres oiseaux, des insectes (coléoptères, locustes) et des arthropodes (scorpions, grandes araignées). Il se nourrit exclusivement de matière animale. Si l’occasion se présente, il se nourrit même de charogne qu’il trouve en marchant sur les chemins. Le bucorve d’Abyssinie trouve toute sa nourriture à terre.

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Mon bec est long, pointu, fragile … Les Insectivores

La plupart des oiseaux vont chasser les insectes et les larves pour nourrir leurs petits, aux beaux jours. Autant de petits nuisibles que les oiseaux contribueront à anéantir ou faire diminuer pour éviter l’invasion. Durant l’hiver, les insectes, chenilles et araignées seront toujours leurs proies mais plus difficiles à trouver, du coup, ils varieront leur alimentation en se reportant vers les baies, les graines et fruits divers ou migreront. Les oiseaux insectivores possèdent des poils sensibles appelés vibrisse au niveau du bec. Ces poils détectent le vol des insectes frôlant leur tête. Enfin, dans presque tous les cas, ces animaux ont une vision parfaite qui les rend capable de détecter des petits mouvement à plusieurs mètres de distance.

Roitelet huppé (Regulus regulus Linnaeus, 1758)

Le Roitelet huppé se nourrit de petits insectes et d’araignées trouvées dans les arbres. Pendant l’hiver, il se nourrit de graines et d’insectes trouvés au sol. Les jeunes grandissent vite avec un régime riche à base de larves d’insectes et de petites araignées.

Hirondelle rustique (Hirundo rustica Linnaeus, 1758)

L’Hirondelle rustique, comme tous les membres de la famille, est un insectivore exclusif, ne se nourrissant que d’insectes capturés au vol. Lors des périodes de temps froid et humide défavorable aux insectes, les hirondelles chassent préférentiellement au-dessus de l’eau où l’entomofaune est plus abondante. Lorsqu’elle chasse pour nourrir sa nichée au nid, l’hirondelle emmagasine plusieurs proies dans sa bouche pour ne pas multiplier les trajets. Une becquée peut comporter une vingtaine d’insectes. Malgré tout, les allers-retours des parents peuvent se répéter près de 400 fois par jour.

Pic vert (Picus viridis Linnaeus, 1758)

Les fourmis sont la nourriture favorite du Pic vert. Il extrait les fourmis et leurs cocons des galeries profondes grâce à son bec puissant et à sa langue particulière. Celle-ci peut-être jusqu’à 10 cm  afin d’explorer ces galeries. Les proies sont capturées grâce à  l’extrémité collante. Il complète son régime avec divers invertébrés (vers de terre, petits mollusques, divers insectes), mais aussi avec des fruits (pommes, cerises, etc.), beaucoup plus rarement des graines.

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus Linnaeus, 1758)

À la belle saison, la Mésange bleue est essentiellement insectivore. Les chenilles de lépidoptères entrent pour une bonne part dans son régime, surtout au moment de l’élevage des jeunes. En saison inter-nuptiale, l’espèce devient nettement granivore et frugivore, tout en continuant à être insectivore.

Bergeronnette grise (Motacilla alba Linnaeus, 1758)

La Bergeronnette grise est insectivore au sens large et se nourrit de toutes sortes de petits invertébrés dont la nature varie suivant l’endroit où elle se nourrit. Elle use de trois méthodes pour s’alimenter. Tout en marchant, elle repère à vue les insectes au sol et les prélève. Elle peut faire de même à la surface de l’eau sur la végétation flottante. Elle court ou vole rapidement vers ses proies qu’elle prend à terre ou à faible hauteur. Elle peut enfin capturer des insectes en plein vol.

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Mon bec est long et pointu … Les Piscivores

Un oiseau piscivore du latin piscis « poisson » et vorace « avaler, manger » ,est un animal se nourrissant de poissons, mais pas uniquement en fonction des milieux où ils vivent (mers, lacs, rivières … et « glaces »). Les méthodes de capture sont nombreuses et varient selon les espèces, en voici quelques unes :

Grand héron (Ardea herodias Linnaeus, 1758)

Chasse à l’affût ou en marchant lentement dans l’eau. Le grand héron se nourrit de poissons, grenouilles, salamandres, lézards, serpents, crevettes, crabes, écrevisses, libellules, sauterelles, et beaucoup d’insectes aquatiques, parfois de petits mammifères. La proie est transpercée d’un coup de bec alors que l’oiseau marche lentement au bord de l’eau, ou attend patiemment et immobile que l’une d’entre elles passent à sa portée.

Fou de Bassan (Morus bassanus  Linnaeus, 1758)

Chasse en plongeant à la verticale, bec en avant. Les fous  attrapent leur proie en plongeant, mais à la verticale et les capture en remontant. . Ils volent en groupe à la recherche de bancs de poissons nageant près de la surface.

Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus Linnaeus, 1758)

Chasse à l’aide de ses serres. Le balbuzard, pratique la “ pêche à emporter ”. Il survole les flots, à l’affût du moindre poisson qui se rapproche de la surface. Une fois qu’il en repère un, il descend en piqué, les ailes repliées, rectifiant la trajectoire au besoin, avant de happer son déjeuner avec ses serres. Il transporte sa proie jusqu’à son nid ou sur un perchoir où il la dévore à l’aide de son bec crochu.

Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus Linnaeus, 1758)

Chasse en groupe. Le pélican se nourrit exclusivement de poisson. Il plonge sa tête sous la surface et remplit sa poche avec de l’eau et du poisson. Il expulse l’eau par le bout du bec et avale le poisson. Il pêche généralement en groupes formant une ligne qui encercle un banc de poissons. Ils plongent leurs têtes en même temps, effrayant les poissons et semant la confusion dans le banc.

Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis Linnaeus, 1758)

Chasse à l’affut depuis un perchoir. L’oiseau guette ses proies d’un perchoir. La proie repérée, il plonge verticalement , les ailes allongées vers l’arrière. Saisissant fermement le poisson dans son bec puissant, l’oiseau bat des ailes pour remonter à la surface puis regagne son perchoir. Là, il frappe violemment sa victime contre une branche pour l’assommer avant de l’avaler. Le martin-pêcheur consomme également des insectes ainsi que des crustacés et des batraciens.

Sterne huppée (Thalasseus bergii Lichtenstein, MHK, 1823)

Pirate piraté. Elle se nourrit seule ou en petits groupes, en volant à plusieurs mètres au-dessus de la surface et en plongeant, mais sans se submerger. Elle peut aussi écumer la surface de l’eau en volant, ou prendre des débris en étant posée sur l’eau et en plongeant juste la tête. Comme d’autres oiseaux marins, il lui arrive de pirater ses congénères mais la plupart du temps, ce sont elles qui sont victimes du cleptoparasitisme des grands oiseaux marins.

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Mon bec est court, robuste et crochu … Les charognards

Oiseau qui se nourrit de charogne, c’est-à-dire d’animaux morts qu’il n’a pas tués lui-même. De nombreux prédateurs peuvent se montrer, à l’occasion, charognards.

Vautour fauve (Gyps fulvus Hablizl, 1783)

Le vautour fauve est nécrophage strict, c’est à dire qu’il se nourrit exclusivement de cadavres. Son bec puissant est capable de déchirer les tissus les plus résistants mais sa morphologie et ses grosses pattes inaptes à la préhension le rendent incapable de s’attaquer à la moindre proie vivante. Son odorat est faible mais sa vue est exceptionnelle si bien que, lorsqu’un vautour aperçoit une charogne, il alerte l’ensemble de la colonie, et c’est la curée. Quoiqu’ils ne dédaignent pas la chair putréfiée, les vautours fauves préfèrent la consommer fraîche. Les carcasses sont intégralement nettoyées et ils ne restent que les os qui sont dévolus aux gypaètes barbus.

Gypaéte barbu (Gypaetus barbatus Linnaeus, 1758)

Le Gypaète barbu se nourrit principalement de grands os prenant la moelle et l’os lui-même. Ceux-ci représentent 85% de son régime. Il est tout à fait capable d’avaler de grands morceaux entiers (20-25 cm).Mais pour les os plus gros et plus longs, il applique la méthode classique qui fait toujours ses preuves : il prend l’os avec les serres et l’emporte dans les airs, entre 20 et 80 mètres de hauteur, parfois plus, et le lâche sur les rochers à un endroit habituel appelé « ossuaire », pratiquement toujours le même. Dès que l’os est lâché, l’oiseau descend en spirale rapide en suivant la trajectoire de l’os afin de ne pas perdre les morceaux.Il peut répéter ce processus plusieurs fois tant que les morceaux d’os ne sont pas à la bonne dimension pour être avalés.

Grand Corbeau (Corvus corax Linnaeus, 1758)

Le grand corbeau se nourrit principalement de charognes. Mais il consomme aussi des arthropodes, des amphibiens, de petits mammifères, des oiseaux et des reptiles, et de la nourriture végétale.

Caracara huppé (Caracara plancus Miller, 1777)

Le Caracara huppé est un opportuniste lorsqu’il se nourrit. Il profite régulièrement des charognes. Mais il capture aussi des proies vivantes comme les tortues d’eau douce, les iguanes, des reptiles, des crabes, des vers de terre (en retournant le sol et l’herbe avec ses pattes), des insectes. Il se nourrit principalement en marchant sur le sol. Il lui arrive aussi parfois de chasser en petits groupes de 3 ou 4 individus. Il pille les nids des passereaux, attaque les colonies d’Ardéidés. Il dérobe aussi des proies aux autres rapaces, goélands et pélicans en les harcelant. Autour d’une carcasse en compagnie de vautours et de condors, il est placé au rang le plus bas de la hiérarchie.

Vautour percnoptère (Neophron percnopterus Linnaeus, 1758)

Ce n’est pas exclusivement un charognard. Certes, il se nourrit principalement de cadavres et de déchets mais il complète son alimentation par des insectes, des petits reptiles, des grenouilles, des jeunes oiseaux, des oeufs et des fruits très mûrs voire pourrissants. Il sait faire preuve d’ingéniosité : en Afrique Orientale, il casse des oeufs d’autruche en projetant des pierres qu’il a coincées entre ses mandibules.

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Mon bec ??? Les Omnivores

Rare sont les oiseaux ayant un régime alimentaire strict. Ils sont répertoriés suivant leur nourriture principale. Les omnivores mangent de tout : des insectes, des fruits, des graines, des oiseaux, des petits mollusques, des poissons, des serpents, etc… . Aucun bec type.

Grue de paradis (Grus paradisea Lichtenstein, AAH, 1793)

Le bec plus court est aussi une adaptation à ses comportements alimentaires parce que cette espèce se nourrit plus souvent dans les prairies herbeuses que dans les zones humides. La Grue de paradis se nourrit de matières végétales comme les graines, les racines et les tubercules. Elle capture aussi des grands insectes, des vers, des crabes, des grenouilles, du poisson, des reptiles et des petits rongeurs. Elle se nourrit en marchant lentement.

Paon bleu (Pavo cristatus Linnaeus, 1758)

Dans la nature, son alimentation est variée mais il préfère les graines, les fruits et les insectes. Les lézards, les serpents et les petits mammifères ne sont pas dédaignés.

Tournepierre à collier (Arenaria interpres Linnaeus, 1758)

Son régime est adapté à son habitat et peut varier considérablement selon les saisons. De manière générale, il peut être qualifié d’omnivore. Toutefois, la majorité de son alimentation est constituée de mollusques, crustacés et vers marins qu’il capture en effectuant des carottages dans le sol sablonneux. Dans la toundra et à l’intérieur des terres, il peut également se nourrir de graines, d’insectes et de leurs larves.

Râle wéka (Gallirallus australis Sparrman, 1786)

Il se nourrit de vers de terre, larves, limaces, escargots, insectes et leurs œufs, grenouilles lézards, et araignées. Il lui arrive de prendre aussi des crustacés cachés dans les algues. Cette espèce est capable de tuer les souris, les rats et les petits lapins. Il s’en prend aussi aux oiseaux qui nidifient sur le sol, dérobant les œufs et tuant les poussins. Il consomme aussi des matières végétales, des feuilles, de l’herbe, des baies, des fruits tombés sur le sol et des graines. Il ne dédaigne pas faire les poubelles des aires de pique-nique. Il aime les fruits aux couleurs vives et prend même parfois des objets brillants !

Sittelle de Neumayer (Sittaneumayer Michahelles, 1830)

Au printemps, le régime est surtout composé d’insectes. En Automne et en hiver, elle consomme principalement des graines mais les mollusques terrestres (escargots) sont également importants. La sittelle de Neumayer recherche sa nourriture au sol, et plus particulièrement dans les crevasses des rochers. Elle fouille parfois aussi dans les branches et sur les troncs des petits arbustes et des buissons. Elle capture également occasionnellement des insectes en plein vol.

Sarcelle hottentote (Spatula hottentota Eyton, 1838)

Elle s’alimente en barbotant, tête et bec submergés, en nageant et en marchant. Elle peut également basculer entièrement le corps dans l’eau. Sa technique de pêche lui permet d’attraper principalement des insectes et des crustacés, mais elle consomme également des graines et elle broute la végétation.

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Drôles de becs … Pour manger quoi?

Bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex Gould, 1850)

Mon nom vient de mon bec en forme de sabot. Je suis aussi appelé « cigogne à tête de baleine » toujours à cause de mon bec. Bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex) ou Abu-Markub (père du soulier) en arabe soudanais, est une espèce d’oiseau massif. Ainsi nommé à cause de son bec qui est aussi gros, voire plus gros que sa tête, cet oiseau est un échassier au même titre que la cigogne ou le héron. Il est actuellement menacé par la destruction de son habitat naturel. Essentiellement piscivore, mon régime alimentaire est constitué de de poissons-chats, de protoptères (poissons osseux pulmonés), de tilapias, de serpents aquatiques ou de grenouilles. Il peut aussi occasionnellement consommer des varans, tortues, jeunes crocodiles, mollusques (gastéropodes surtout), voire des rongeurs, jeunes oiseaux et charognes.

 

Spatule d’Afrique (Platalea alba Scopoli, 1786)

Son bec spatulé lui permet de filtrer l’eau et de retenir toutes sortes d’invertébrés et de petits vertébrés (petits crustacés, vers, larves d’insectes, petits poissons,…).

Macareux moine (Fratercula arctica Linnaeus, 1758)

Le bec est la partie la plus remarquable : grossièrement triangulaire et volumineux, il est formé de couches cornées successives, pointe rouge, base bleu foncé entourée de jaune. Il est légèrement crochu. En dehors de l’épisode nuptial, le bec est sombre et plus petit car il perd les plaques ornementales. Le régime du macareux est essentiellement piscivore (motelles, lançons…) mais il consomme aussi des crustacés et des mollusques. Il recherche sa nourriture en nageant sous l’eau en groupes, et il peut porter jusqu’à 30 poissons à la fois dans son bec.

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