Exposition Coloniale (Fachi) 50c rouge

La rédaction de cet article nous a donné un peu de mal… et provoqué beaucoup de recherche.

Lorsque j’ai débuté en philatélie, ma « bible » était la catalogue Y…, comme beaucoup d’entre vous. Puis progressivement, au fur et à mesure de ma progression, ce catalogue m’est apparu trop généraliste, alors j’ai commencé à faire mon propre classement. Mais le 50c Femme Fachi de l’Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 me questionnait toujours.

Tous les catalogues définissent 2 types, dont les principales caractéristiques sont:

-avec ou sans cheveux sur le front

-avec ou sans ligne de lumière sous le menton

Type I: 4 cheveux sur le front, pas de ligne de lumière sous le menton

 

Type II: pas de cheveux sur le front,  ligne de lumière sous le menton

 

Mais que penser de celui-ci…

pas de cheveux sur le front et pas de ligne (ou très faible) sous le menton

 

ou de celui-ci:

cheveux sur le front et ligne (bien nette) sous le menton

Je me suis alors tourné vers mes prédécesseurs, et j’ai trouvé une explication « possible » à mon problème grâce à un internaute spécialisé dans l’impression:

« …FEMME FACHI 50 C. TYPE 1 OU 2 ?

A la question posée par un correspondant au sujet de ce timbre de 1931, Femme Fachi 50 c., on ne peut pas parler de types différents, comme pour d’autres timbres où il y a eu 2, voire plusieurs poinçons gravés ou retouchés, mais plutôt de variété. Mais certaines idées ont la vie dure.

Certains timbres ont une ligne blanche sous le cou et des mèches de cheveux ont disparu. Cela ne provient pas d’un poinçon retouché où le graveur aurait gravé cette ligne blanche en taille d’épargne, pourquoi l’aurait-il fait d’ailleurs ?

Il n’y a eu qu’un seul poinçon, probablement un seul galvano type, et certainement plusieurs galvanos de service, autant que nécessaire.

La variété provient à n’en pas douter de la mise en train sur la rotative typographique « Chambon ». Pour ce timbre, les « coussinets » ont été découpés dans une feuille de papier épais, un peu trop épais d’ailleurs, et le bord de la découpe a laissé ce trait blanc sous le cou et fait disparaître les cheveux, en raison d’une pression trop différente entre la partie du fond et le bas ou le haut du visage que l’imprimeur a voulu plus clair. Une feuille de papier moins épais aurait atténué le phénomène. 

La meilleure preuve que le deuxième type avec une retouche n’existe pas, c’est que les philatélistes trouvent les deux « types » se tenant. Pourquoi à la fabrication des galvanos aurait-on mélangé des empreintes avec retouche et d’autres sans. Et pourtant les 2 « types » se côtoient. Cela ne peut provenir que de la mise en train… »

 

BON, le problème est résolu! on n’a pas 2 types mais des états multiples… ce qui explique les différences…

Sauf que l’auteur dit: « …La meilleure preuve que le deuxième type avec une retouche n’existe pas, c’est que les philatélistes trouvent les deux « types » se tenant… » M…. (mot de Cambronne)! je l’ai pas… donc je cherche, …et en même temps je continue à lire « mes anciens ».

Et dans Le Monde des Philatélistes de Mai 1980, page 29, Rubrique « Recherche Philatélique »:

 

alors on aurait bien 2 types?

Pierre Marion (sous la caution de Pierre de Lizeray) nous donne la solution dans son « Dictionnaire des Types »:

RETOUCHE CASE PAR CASE! Euréka, cela explique le B….. trouvé dans mes timbres!

Et comme le dit P. de Lizeray en Avril 1980 dans le même périodique cité plus haut:

On est en présence d’un 4e cas, retouche profonde du GT, par modification case par case dans le cas présent…

Et si c’est du cases par cases, on doit trouver trace de cela sur les timbres…. (avis aux plancheurs!)

J’ai donc sorti le microscope, et il n’y a pas que le front et le menton qui sont retouchés, mais l’ensemble du feuillage également:

Nous avons donc bien 2 types:

Le type I issu du poinçon unique, qui a donné le GT initial ayant servi à la fabrication des premiers GS.

Le type II (et toutes ses variétés), issu de la retouche du GT case par case, et ayant servi aux GS ultérieurs.

Maintenant attention:

Le Type I doit cumuler plusieurs facteurs pour être certifié:

-présence bien nette des 4 cheveux sur le front

-absence de lignes de lumière dans le cou, sous le menton, et dans le feuillage

Reste à trouver le texte officiel qui validera la retouche case par case… mais lorsque l’on regarde les timbres, le motif est clair:

Le type II est plus beau, plus contrasté que le type I.

 

Collection Bruno BONNET

 

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