G.PLH

Ligne de Pont l’Evêque à Honfleur

La ligne de Lisieux à Pont-l’Evêque est ouverte le 1er juillet 1858.

Le 20 juin 1862 a lieu l’inauguration de la ligne de Pont-l’Evêque à Honfleur.

Quant à la ligne de Pont-l’Evêque à Trouville-Deauville, elle n’ouvrira qu’un an plus tard, le 1er juillet 1863.

 

Lettre de Honfleur pour Trouville, mise à la boite à la gare de honfleur:

cachet convoyeur-station de Honfleur H.LIS (ligne Honfleur à Lisieux)

au Breuil-en-Auge, la lettre change de train et repart vers la côte:

cachet convoyeur-station de Breuil-Blangy LIS.H (ligne de Lisieux à Honfleur)

à Pont-l’Evêque, le train va vers Trouville:

cachet convoyeur-station de Trouville P.L.TR (ligne de Pont-l’Evêque à Trouville)

Le profil de la ligne est le suivant:

 

La ligne comporte 5 stations compris la gare Pont-l’Evêque que nous avons montrée dans l’article F.LTD, mais la ligne de Honfleur possédait un bureau-voyageur spécifique, situé de l’autre coté des voies. Nous commençons donc par ce bureau-voyageur.

G.PLH 01 PONT L’EVEQUE (F.LTD)

Compte tenu du trafic important sur la ligne Lisieux-Trouville, et pour éviter la traversé des voies, nous embarquons dans le train de de Honfleur au bureau-voyageur de Pont-l’Evêque:

et nous commençons notre voyage. Prochain arrêt à 7km, en longeant la rivière Calonne.

 

G.PLH 02 ST ANDRE D’HEBERTOT

La station est à l’entrée du tunnel, ci-dessous, un train arrivant de Honfleur sort du tunnel:

Dans un journal de Décembre 1917:

Éboulements accidentels.  –  Ces jours derniers, deux éboulements successifs se sont produits, à Saint-Benoit-d’Hébertot, à l’entrée du tunnel de Quetteville. Pendant cinq jours, la circulation fut interrompue et les trains de Honfleur sur Paris durent être acheminés par Pont-Audemer. Le service des courriers postaux pour la région fut assuré par des camions automobiles de la base anglaise de Trouville.
et dans Ouest-France du 22/02/2015:

Le tunnel de Quetteville, situé sur l’embranchement desservant Honfleur et Pont-l’Evêque, fut construit en 1860. Long de 2 229 m, c’est le point culminant de la ligne (135 m) et le 29e plus long tunnel ferroviaire de France. 
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est occupé par les Allemands qui l’utilisent pour cacher des canons qui, la nuit, tirent sur Caen. Les Alliés bombardent l’ouvrage le 18 août 1944. Sévèrement endommagé, il est reconstruit après la Libération. Désaffecté depuis 1971, ses entrées sont condamnées par d’imposantes grilles noyées par la végétation.
L’intérieur est étonnant. La galerie, qui a conservé ses trois cheminées d’aération, est sujette à de fortes infiltrations d’eau. Le phénomène a engendré de véritables concrétions calcaires qui, en certains endroits, donnent au tunnel des allures de grotte. Une impression renforcée par la présence massive de chauve-souris. 
Classé en Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff), le tunnel a fait l’objet d’une étude du Muséum national d’histoire naturelle, publiée le 12 février. Elle révèle « l’existence d’une importante population hibernante de près de 300 individus, avec un effectif de neuf espèces, dont 240 murins à moustaches, une vingtaine de murins de Natterer et d’oreillards roux. »

 

Dans le cadre de la construction du tunnel, il a fallut exproprier les parcelles souterraines car les propriétaires de terrain en sont propriétaire jusqu’au centre de la terre suivant la loi française! (voir cet article de Ouest France du 14/02/2013), ci dessous, une offre d’expropriation pour la construction du tunnel de Quetteville:

 

Nous ressortons du tunnel après 2929m dans le noir:

et nous arrivons à la station suivante 1km plus loin:

 

G.PLH 03 QUETTEVILLE

La gare de Quetteville est située à la bifurcation des lignes de Pont-l’Evêque à Honfleur et de Honfleur à Glos-Montfort (voir article K.HGM).

Elle présente la particularité d’avoir eu 2 stations: la première, sur la ligne de Pont-l’Evêque (ouverte en juillet 1862) dans la vallée du ruisseau de la Fontaine Saint Laurent (affluent de la Morelle) utilisée par le chemin de fer après sa sortie du tunnel. La seconde (actuelle) à l’embranchement de la ligne Pont-Audemer – Quetteville (ouverte seulement en juin 1889), le chemin de fer utilise la vallée de la Morelle et rejoint la ligne précédent au confluent des deux cours d’eau, là où est située la nouvelle gare dans un élargissement de la vallée.

source: recherches de Jacques Marie, Archive Municipales de Honfleur

La première gare, plus proche du village, ne pouvait par être utilisée pour l’embranchement puisqu’elle était en amont. Il y a donc eu un déplacement de la gare,  l’isolement de la première gare rendant son maintien inutile. Mais à cette époque, la carte postale illustrée n’existe pas encore, nous n’avons donc pas de vue pour cette 1ére gare.

Pour vous situer, le train entrant en gare (ci-dessus) en provenance de Honfleur et à destination de Pont-l’Evêque. A gauche la voie vers Glos-Monfort.

 

En septembre 1872, le journal indique:

Déraillement.  –  Un déraillement a eut lieu lundi, entre Quetteville et Honfleur, au train qui part de Lisieux à 2 h. 45 m., et arrive à Honfleur à 4 h. 40 m. du soir. La descente s’effectue rapidement, et il est probable qu’une des courbes de la voie et la vitesse acquise ont produit ce déraillement. Cinq wagons de marchandises, qui suivaient la locomotive, ont seuls quitté la voie, le wagon de bagages et les quatre voitures de voyageurs n’ont pas bougé, aucune blessure, aucun accident, une heure de: retard, à l’arrivée à Honfleur.

Et en février 1873:

Accident de Chemin de fer.   –  Dimanche dernier, à 10 heures 1/2 du matin, un train de marchandises, allant de Lisieux à Honfleur, a déraillé à 2 kilomètres de la gare de Quetteville, par suite de la rupture de l’essieu d’un wagon chargé de grains. Cet accident a eu lieu sur un remblai haut de 16 mètres environ, de telle sorte que huit wagons ont été précipités avec leur contenu au bas du talus où ils ont été brisés. Personne n’a été blessé, le conducteur garde-frein ayant eu le temps de sauter à terre au moment de l’accident. Tout se borne donc à des dégâts matériels, mais on frémit aux conséquences qu’aurait eues ce déraillement si le train eût contenu des voyageurs.

L’étape suivante est la plus longue de la ligne avec ses 10 km pour arriver à:

 

G.PLH 04 LA RIVIERE St SAUVEUR

Cette dernière station n’est qu’à 3.5km de l’arrivée à Honfleur

située sur un talus, la vue porte sur l’embouchure de la Seine, les marais sur la droite et Honfleur sur la gauche

sur les vues ci-dessous, plus tardive, la gare a été agrandie:

 

et dernier saut de puce pour arriver à…

 

G.PLH 05  HONFLEUR

Depuis la gare, une ligne dessert le port pour le frêt de marchandises:

Cette vue générale des chantiers de bois du port, montrent bien l’importance de ce commerce, et la prolongation de ligne où l’on distingue ici au moins trois voies (Cp ayant voyagé en 1916).

Revoyez sur le plan de ligne PL 47 ces trois voies le long du bassin à flot.

Pendant la Guerre 1914.1918, les prisonniers allemands sont utilisés à diverses tâches subalternes, entretien, déchargement etc.

Ici 2 bonnes vues près de la voie prolongée de la gare vers le port de Honfleur.
(Contribution Jacques MARIE. Lisieux)

 

Et comme pour toute gare qui se respecte, Il y a le café d’en face…l’Hotel de la Gare:

 

En mars 1929, un article de journal:

La Gare de Honfleur – Les travaux qui se poursuivent à la gare auront pour résultat de moderniser quelque peu les installations. Trois abris longs de 85 mètres, couvriront les quais d’accès et une marquise en ciment armé en forme de dôme complètera les travaux de protection. En outre, l’installation de l’électricité sera faite. Honfleur sera ainsi doté d’une gare où les voyageurs seront à l’abri des intempéries.Le projet a été complètement pris en charge par le réseau de l’État, sans sur taxes locales. Les travaux dureront encore trois mois environ.  

En pour compléter notre voyage, pourquoi ne pas boucler la boucle:

Juin 1913, dans le journal:

Tramway de Trouville à Honfleur.  –  MM. Marsaud et Mounod, entrepreneurs, procèdent en ce moment, aux études d’avant-projet d’un tramway électrique de Trouville à Honfleur

Mais la liaison existait déjà…

Les Chemins de Fer de l’Ouest avaient, à l’auberge du Cheval Blanc , un bureau relais permettant aux voyageurs de rejoindre les petites communes de la Côte vers Trouville, puis Deauville jusqu’à Villers.
La première est à Cheval (blanc évidemment !) . La seconde avec publicité Dubonnet est déjà automobile. Une 3e voiture à cheval est en attente à l’arrière.
Ceci concernait tant les voyageurs du Chemin de Fer que ceux venant du Havre par les bateaux à vapeur.
On les retrouve aussi sur les cartes postales de Trouville devant « La Petite Jeannette » en face la poissonnerie.

Autre version de l’Omnibus de Honfleur à Villers-sur-mer: une jolie vue à l’entrée de la Rue des Bains. Au premier plan une automobile (Renault ?) la seule de l’image.

Et ci-dessous, une carte postale de Villerville du 6 août 1903 pour Paris, mise à la boite mobile (oval BM) entre Honfleur et Trouville, et oblitérée à Trouville où la boite est levée:

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La légende de la carte postale est erronée.

L’Omnibus Trouville-Villers est ici entre Villers et Blonville direction Trouville, la mer est à gauche, à l’horizon le Mont Canisy. L’entreprise est Veniard et P.Laporte . 11 rue de la Cavée à Trouville. Cette entreprise cite aussi à l’arrière, 2 adresses à Paris: 76, rue d’Anjou et 68, rue de Tocqueville.
Les Marcophiles s’intéressent également à cette voiture, au XIXe siècle, pour sa boîte mobile, connue avec timbre à date de Villers ou de Deauville.

Pour les voyageurs arrivant du Havre par les bateaux à vapeur de la jetée-promenade (marée-basse, lisez la légende de la carte) une voiture des Chemins de Fer permettait d’amener les voyageurs directement à la gare. Voyez aussi sur ce très joli cliché le système de rails et wagonnets pour le transport des bagages, c’est aussi une forme de « chemin de fer » !

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Avant de se quitter, une petite mise au point:

vous pourrez trouver des cartes postales de la gare de ABLON…CALVADOS!

Il n’y a jamais eu de gare à Ablon, le Ablon avec une gare, c’est en Seine et Oise!

 

 

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