Il y a 150 ans, le 18 mars 1871, Paris allait entrer dans une période révolutionnaire d’un peu plus de deux mois. Au travers du courrier et des marques postales, je vais vous raconter comment la Poste a pris une place importante dans le déroulement de ces événements.
Patrick CAILLOT
L’Armistice du 28 janvier 1871 mit fin à la guerre de 1870. Les Parisiens avaient beaucoup souffert du siège. Le 18 mars 1871 les troupes régulières sur ordre de Thiers, chef du gouvernement, vinrent enlever les canons de la Garde Nationale. Les Parisiens se sentirent trahis, les quartiers Est et Centre se soulevèrent. Deux généraux furent assassinés.
Les bureaux de poste parisiens fonctionnaient encore normalement.
Etoile 10 sur lettre pour l’Indre et Loir,
Timbre à date PARIS R. DU CHERCHE-MIDI 21 MARS 71
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Une manifestation sanglante eut lieu le 22 mars ; les Amis de l’Ordre, hostiles à l’insurrection, scandaient « Vive l’ordre! À bas le Comité central! À bas les assassins! ». Les gardes nationaux s’interposèrent place Vendôme, faisant une trentaine de victimes. Une partie des parisiens terrorisés, en particulier ceux des quartiers aisés de l’Ouest, quittèrent Paris.
Le journal versaillais «Le Gaulois » en date du 3 avril 1871 rapporta la situation :
« Des rapports des différents fonctionnaires des postes, de l’octroi, de l’Hôtel-de-Ville et de la préfecture de police arrivés à Versailles ces derniers jours, il résulte qu’environ 150 000 personnes ont quitté Paris depuis le 22 mars. »
Des élections municipales furent organisées le 26 mars par le Comité central de la Garde Nationale, 92 membres furent élus.
Dans cette lettre de Paris du 27 mars 1871, l’auteur essaie de convaincre son correspondant que la situation est calme.
Etoile 18 sur lettre pour Bordeaux,
Timbre à date PARIS R. DU CHERCHE-MIDI 27 MARS 71
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Le 28 mars, le Comité central de la Garde Nationale prit le pouvoir et le remit à une assemblée qui prit le nom de « Commune de Paris ».
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Organisation du blocus postal
Adolphe Thiers chargea Germain Rampont, son directeur des Postes, de désorganiser l’ensemble des services postaux à l’intérieur de Paris. Le contrôle des Postes par le gouvernement de Versailles avait pour but la mise en place d’un blocus total de Paris. Le détournement du matériel postal permettait de bloquer toute opération. La désorganisation de l’administration des Postes avait pour but d’isoler Paris de la province sur le plan politique et diplomatique. Priver la Commune de la Poste l’empêcherait de communiquer et ainsi de rallier à elle d’autres mouvements insurrectionnels qui commençaient à se développer en province comme à Marseille par exemple. Thiers espérait éviter une lutte militaire sur plusieurs fronts. La paralysie de la Poste avait aussi pour but d’empêcher la Commune d’effectuer des opérations financières avec l’extérieur. Paris se trouva alors totalement isolé.
Le courrier à destination de Paris fut dérouté vers Versailles. La ligne de chemin de fer du Havre s’arrêtait à Maisons-Laffitte et un service de voitures fut organisé. Les lettres et journaux en provenance du Midi arrivaient à Versailles par la ligne du Mans. Cette ligne desservait aussi tout l’Ouest de la France. Quand à la ligne de Lyon, les ambulants s’arrêtaient un peu en dessous de Fontainebleau et gagnaient la ligne d’Orléans.
Lettre de Colmar pour Paris du 31 mars 1871,
affranchie à 20c et taxée selon la convention postale pour le courrier en provenance d’Alsace-Lorraine annexée.
La lettre a été bloquée et probablement distribuée après la Commune.
Pas de timbre à date d’arrivée.
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Etoile muette sur lettre pour Lyon,
Timbre à date avec section de levée du bureau central 9 AVRIL 71.
Ce courrier est resté en souffrance et n’a été acheminé qu’à la fin de la Commune.
Timbre à date d’arrivée LYON 30 MAI 71
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Le blocus postal de Paris
Albert Theisz, ouvrier ciseleur, élu du douzième arrondissement reçut sa nomination de directeur général des Postes. Il se présenta à l’Hôtel des Postes, accompagné de Léo Fränkel, membre de la Commission du travail, pour prendre ses fonctions. Il trouva Rampont, qui lui assura « qu’il resterait fidèle à la Commune ». Theisz hésita et demanda l’avis de la Commune qui mit quelques jours à lui répondre. En fait, Rampont avait fait enlever une grande partie du matériel entre le 20 et le 30 mars. Les caisses étaient vides en numéraires, les timbres avaient été cachés ou emportés, les voitures détournées. Rampont s’enfuit le 30 mars à Versailles. D’après le journal versaillais « Le Gaulois » daté du 4 avril 1871, il avait emporté à Versailles 200 000 francs et 53 millions de timbres-poste. Rampont rallia une grande partie du personnel à l’administration de Versailles. En effet, il fit apposer dans la nuit du 29 au 30 mars une affiche anonyme qui ordonnait à tous les employés des Postes de rejoindre « dans les plus brefs délais » l’administration régulière. Certains bureaux furent dans l’obligation de fermer.
Affiche placardée dans Paris le 2 avril 1871
« COMMUNE DE PARIS
Citoyens,
Un fait inouï vient de se produire. Un service public,
relevant directement des citoyens, et qui ne pouvait
exercer son privilège que par la garantie qui devait assurer
que toutes les relations commerciales, a été indignement
sacrifié à des questions d’intérêt purement politiques.
Le service des Postes est depuis quelques jours
systématiquement désorganisé par ceux qui avaient
accepté le mandat de le diriger.
On a privé Paris de toute communication avec la province,
sans le soucis des intérêts que semblable résolution a
compromis à la veille de l’échéance d’avril.
A qui incombe la responsabilité d’un pareil acte ? Nous en
appelons à la conscience publique. »
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Tentative de restauration du service postal
Le 30 mars la Commune entreprit de restaurer le service postal. La tâche fut considérable, il fallut pallier au manque important de personnel et de matériel. Les chefs et sous-chefs de bureau avaient abandonné leur poste. Le matériel indispensable avait été détourné. Le 31 mars Theisz chargea Mauvière de rouvrir treize bureaux : 3, 4, 8, 9, 14, 18, 22, 24, 26, 34, 35 et 37. Ces bureaux furent effectivement rouverts à l’exception du bureau 35. Les bureaux 18, 22 et 34 durent être ouverts par effraction. Des citoyens volontaires après un apprentissage sommaire purent remplir le rôle de postiers et permirent la réouverture des autres bureaux de quartier. Ils reçurent une paye de 5 francs par jour.
Dans la première semaine d’avril tous les bureaux furent de nouveau ouverts.
Lettre de Paris pour Paris oblitération étoile 2 mais absence de timbre à date de départ,
au dos arrivée PARIS LES BATIGNOLLES 3 AVRIL 71
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Lettre de Paris pour Dourdan en Seine et Oise oblitération étoile muette
et absence de timbre à date de départ,
au dos arrivée DOURDAN (72) 1er JUIN 71
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Manque de timbres pendant la Commune
Au cours du mois d’avril, les bureaux purent être à nouveau progressivement approvisionnés grâce à un stock retrouvé par Camelinat (ancien ouvrier bronzier devenu directeur de la Monnaie), et à de nouveaux tirages exécutés sur les anciennes planches. Mais même après le réapprovisionnement en figurines postales, les correspondances restèrent difficiles. Une grande partie du matériel oblitérant ayant été emporté à Versailles, les postiers restés à Paris furent amenés à utiliser d’anciens cachets.
Timbres oblitérés par un ancien cachet de route du bureau central
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Timbres oblitérés par l’ancien cachet à date type 15 du bureau central
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Les timbres de l’émission de Bordeaux ne sont pas vendus dans Paris,
leur usage dans la capitale est très rare, surtout pendant la Commune.
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Le courrier dans Paris
Les agents demeurés fidèles à la Commune furent réaffectés, promus en fonction des postes vacants. La Commune recréa un service postal de Paris pour Paris semblable à celui de la Petite Poste sous l’Ancien Régime. Certains citoyens furent recrutés et affectés à la distribution du courrier.
Le bureau 24 n’a plus son étoile chiffrée.
Les timbres-poste ont été oblitérés avec le cachet à date puis en mai par un cachet ancre.
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Etoile muette sur lettre, timbre à date PARIS GARE D’ORLEANS 19 AVRIL 71.
Utilisation d’un ancien cachet car le bureau 33 a été déplacé en 1868 de la gare d’Orléans au boulevard de l’Hôpital.
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Lettre d’un prisonnier au dépôt de la préfecture,
cellule n°9, lettre non affranchie et taxée à 15c,
timbre à date PARIS (60) 24 AVRIL 71
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Le courrier de Paris posté en province
Le contrôle des Postes par le gouvernement régulier permit la mise en place d’un blocus total à l’encontre de Paris. Depuis le 30 mars aucune lettre ne put sortir de la capitale. Les commerçants furent pénalisés et chacun s’organisa. Du courrier fut confié aux voyageurs sortant de Paris pour le poster en province.
Lettre écrite à Paris le 1er avril 1871 pour Valence
et postée à Lons le Saunier le 2 avril. Losange gros chiffres 2082,
timbre à date LONS LE SAUNIER (38) 2 AVRIL 71
Cachet du commerçant Levillain et Griffon rue Saint Martin à Paris
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Le courrier de Paris posté en banlieue
Theisz raconta « On envoyait des agents secrets jeter du courrier dans des boîtes des bureaux à dix lieues à la ronde. »
A partir du 15 avril des agents parisiens furent chargés de déposer du courrier dans les bureaux de banlieue. Pour faciliter l’acheminement, il fut recommandé aux agents de ne pas annuler à Paris les timbres à destination de la province, afin que la lettre porte l’oblitération du bureau de dépôt de la lettre.
On pensa à utiliser des ballons comme pendant le siège, une compagnie d’aérostiers fut annoncée mais aucun ballon ne quitta Paris pendant la Commune.
par Saint Denis
Lettre avec en-tête de l’Agence Havas à Paris pour Trie dans les Hautes Pyrénées
remise au bureau de St Denis.
Oblitération gros chiffres 3568,
timbre à date ST DENIS-S-SEINE (60) 2 MAI 71, arrivée 6 MAI 71
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Lettre pour Dourdan postée à St Denis,
Gros chiffres 3568, timbre à date ST DENIS-S-SEINE (60) 6 MAI 71,
arrivée DOURDAN 8 MAI 71
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Lettre du 14 avril 1871 adressée au journal « L’Echo du Nord » à Lille
« La correspondance directe avec Paris est assez difficile mais je vais organiser un service avec Saint Denis. Veuillez, je vous prie envoyer votre réponse dans cette dite ville de Saint Denis.
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adresse : Monsieur Jules Labbé, chez Monsieur Pineau, rue du port n°12, café de l’Industrie, Saint Denis (Seine). »
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par d’autres bureaux de banlieue
Lettre pour Dourdan postée à Franconville,
Gros chiffres 1573, timbre à date FRANCONVILLE (72) 30 AVRIL 71,
arrivée DOURDAN 2 MAI 71
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Lettre pour Dourdan postée à Nemours,
Gros chiffres 2618, timbre à date NEMOURS (73) 21 MAI 71,
arrivée DOURDAN 22 MAI 71
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Les passeurs
Certains habitants de la banlieue pouvaient entrer et sortir de Paris pendant la période de la Commune. Quelques uns ont transporté, parfois au péril de leur vie, du courrier des communes voisines vers Paris ou l’inverse. On les désigne sous le nom de passeurs.
Lettre de Trouville sur mer adressée à Madame Bachelard au couvent St Joseph à Maison Alfort pour remettre à Madame BERNER
GC 4033 sur lettre affranchie avec un 20c Bordeaux adressée à « Maison Alfort près PARIS »
timbre à date TROUVILLE SUR MER 18 AVRIL 71
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Courrier pour Paris par passeurs
Des banlieusards ont aussi transporté du courrier qu’ils déposaient dans les boîtes de la capitale, malgré les contrôles aux portes de Paris.
Lettre de la Varenne St Maur transportée par Monsieur Chotard et déposée dans une boîte à Paris.
Oblitération étoile pleine et timbre à date du bureau central 26 AVRIL 71.
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Lettre de Roubaix pour Monsieur Drouhin à Paris,
adressée à Monsieur Armel de Lisle à Nogent sur Marne qui est chargé de remettre la lettre dans Paris.
« J’ai reçu vos lettres du 28 mars et du 5 avril courant. Supposant que vous n’avez pas reçu ma lettre, je vous réponds à l’adresse que vous m’aviez indiquée. »
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Lettre de Dourdan pour St Denis en poste restante,
oblitération Gros Chiffres 1345 et timbre à date DOURDAN (72) 17 AVRIL 71
« Ce lundi 17 avril, Un mot seulement, ma bonne Tata, car je vous ai déjà écrit ce matin par une personne qui prétend nous rapporter des réponses… »
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Les Agences
Les voyages clandestins des facteurs ne suffirent plus aux besoins du service. Par un décret du 26 avril 1871 des agences privées furent autorisées à transporter, moyennant un paiement, la correspondance aux bureaux de St Denis et de Vincennes.
La première agence fut créée : contre 50 centimes par lettre elle assurait le transport de la lettre jusqu’à St Denis et le retour de la réponse à l’expéditeur. La concurrence permit au prix de la commission de tomber à 10 centimes. On trouve un peu toutes le professions : libraires, petits commerçants, papetiers, éditeurs et même Arthur Maury l’un des premiers marchands de timbres de collection.
L’agence affranchissait la lettre avec un timbre de 10 centimes (affranchissement additionnel de 10 centimes qu’exigeait la Commune) et déposait la lettre dans un bureau parisien ou l’agence l’oblitérait elle même de son cachet privé et distribuait la lettre au destinataire.
Timbres oblitérés par le cachet d’une agence privée
Agence Prévost 5 place du Pont-St Michel
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Agence Dubief et Cie rue du quatre-septembre
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Agence Dujat (ancienne maison Smal) Palais Royal Galerie Montpensier
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L’Agence Lorin-Maury
Monsieur Maury négociant en timbres était établi au 80 rue St-Lazare. Monsieur Lorin était employé à la Gare du Nord et effectuait régulièrement le trajet entre Paris et St Denis. Il transportait les lettres que M. Maury se chargeait de collecter.
L’agence perfectionna le système en imprimant des timbres-poste et des timbres-taxe, adhésifs uniquement dans la partie supérieure.
Les timbres-poste servaient pour les correspondances de Paris vers la province. M. Lorin arrachait et conservait la partie flottante. Le haut du timbre restait collé sur le courrier. Les réponses étaient adressées à M. Lorin à St Denis en poste restante. L’agence collait alors un timbres-taxe et un timbre officiel de 10 centimes. Sur le timbre-taxe on faisait le calcul de la somme à percevoir.
Timbre-poste et timbre-taxe de l’agence Lorin-Maury
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Les timbres de l’Agence Lorin-Maury ont été réimprimés après la Commune par M. Maury. Ceux-ci sont sans gomme.
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Des enveloppes avec timbres ronds en relief furent également imprimés, mais leur utilisation n’a pas été autorisée.
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La semaine sanglante (21 au 28 mai 1871)
A cause d’une trahison, les troupes versaillaises purent entrer dans Paris par la Porte du Point du Jour à Auteuil. Durant la semaine sanglante les troupes reprirent le contrôle de Paris quartier par quartier. Les Communards exécutèrent 47 otages. Pour freiner l’avancée des troupes de Thiers, les Communards formèrent des barricades.
Plusieurs bâtiments publics furent détruits : le Palais des Tuileries fut pillé puis incendié, le Palais de Justice dont la construction venait de s’achever et la Préfecture de Police. L’Hôtel de Ville fut incendié par les membres de la Garde Nationale : les archives de l’Etat Civil de Paris furent détruites, événement bien connu des généalogistes. Les gares d’Orléans, de l’Est, Montparnasse et celle de Lyon ont été partiellement saccagées et incendiées. La Cour des Comptes incendiée fit place à la gare d’Orsay construite à partir de 1898.
Les combats se terminèrent au cimetière du Père Lachaise le 28 mai. La répression contre les Communards fut impitoyable. De nombreuses exécutions sommaires furent commises par les troupes versaillaises. Tous ceux qui portaient ou semblaient porter des traces de poudre sur les mains furent exécutés. La semaine sanglante fit de 10 000 à 20 000 victimes.
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Reprise de l’activité de la Poste à Paris
Le journal versaillais « Le Gaulois » écrivit dans son édition du 28 mai 1871.
« Chose curieuse! A travers ce monceau de ruines, au milieu de ce désordre et de cette tourmente inouïe le service des postes a continué de fonctionner sans presque d’interruption ».
Durant la semaine sanglante Albert Theisz s’opposa à l’incendie de l’Hôtel des Postes. Celui-ci fut occupé par les Versaillais le 24 mai 1871 juste après le départ de Theisz.
Une partie du service postal reprit le 27 mai pendant la semaine sanglante.
Lettre de Paris pour Dourdan le 27 mai,
premier jour de la reprise du courrier. Timbre à date de fortune PARIS (60) 27 MAI 71
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Le 29 mai 1871, ce fut la reddition des dernières troupes de la Commune.
Le 30 mai, à Paris la Poste reprit une activité normale mais il fallut traiter le courrier accumulé pendant deux mois.
Lettre de Paris pour Aigre en Charente oblitération étoile.
Timbre à date du bureau central PARIS (60) 30 MAI 71 Arrivée 1er Juin 71
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Lettre affranchie à 20c oblitération étoile 12 du 31 mai 1871 adressée à Colmar.
Une taxe de 30c est appliquée conformément à l’accord de double affranchissement signé entre la France et l’Allemagne pour le courrier à destination de l’Alsace-Lorraine annexée.
Timbre à date PARIS BT BEAUMARCHAIS 1er JUIN 71
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« Par suite des événements dont Paris vient d’être le théâtre votre lettre de convocation du 14 avril dernier relative à la faillite Bennez nous parvient qu’aujourd’hui. »
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Lettre de Paris pour Dourdan oblitération étoile 2.
Timbre à date PARIS R. ST LAZARE 1 JUIN 71
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Arrestations des communards
Dès la « semaine sanglante » les soldats versaillais commandés par le général Mac Mahon, sous l’autorité de Thiers, organisèrent des rafles parmi la population parisienne.
Pour dégager les prisons versaillaises surchargées, 20 000 prisonniers furent transférés sur les pontons (méthode déjà pratiquée en 1848).
Les pontons sont de vieux vaisseaux désaffectés. Les Communards furent entassés dans les batteries (emplacement des canons, sur les anciens vaisseaux de guerre). L’espace a été aménagé pour recevoir les prisonniers, logés dans des sortes de cages. Chaque ponton abritait de 700 à 900 hommes vivant dans une quasi-obscurité.
Lettre avec oblitération gros chiffre 347
et timbre à date PARIS LES BATIGNOLLES du 5 juin 1871
adressée à Henry BOUCHARAIN prisonnier de la Commune sur le Napoléon plat numéro 14 à Brest.
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Le Napoléon, vaisseau à hélices, stationné en rade de Brest du 31 mai 1871 au 28 avril 1872.
Pendant cette période il a été désarmé et a servi de prison pour les détenus communards.
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Les prisonniers de la Commune
Plus de 40 000 personnes, considérées comme de « dangereux insurgés » furent arrêtés, la plupart furent acheminés à Versailles pour être internés au camp de Satory. Le Général Appert fut chargé de diriger la justice militaire, il organisa vingt-quatre conseils de guerre entre 1871 et 1875. 95 personnes furent condamnées à mort, 23 furent exécutées. Plusieurs milliers de condamnés ont été déportés en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie. Le 11 juillet 1880 l’Assemblée Nationale vota une loi d’amnistie, les exilés et les déportés furent alors autorisés à rentrer en France.
Après la Commune Albert Theisz se réfugia à Londres. Le 13 mars 1874 il fut condamné à mort par contumace. Après la promulgation de la loi d’amnistie, il rentra à Paris À partir de 2 août 1880, il se chargea des questions sociales dans le journal parisien « L’Intransigeant ».
Article très intéressant. J’ai mis un lien sur notre site du Comité Trégor-Argoat des Amies et amis de la Commune de Paris 1871.