Les Cérès (non dentelés et dentelés)

(sauf émission de Bordeaux)

Le premier timbre-poste de France est le Cérès 20c noir qui est émis le 1er janvier 1849.

Le poinçon Cérès, nommé également République, a été gravé par Jacques-Jean Barre (père), graveur général en titre de 1842 à 1855, il restera graveur général adjoint à la nomination de son fils Désiré-Albert en 1855, qui était son adjoint depuis 1852. Ce poinçon est sans valeur faciale, la valeur figurant sur des petites plaquette s’insérant sur le poinçon.

extrait de l’Encyclopédie des Timbres-Poste de France, Vol.1

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Tous les timbres Cérès de 1849-1850 sont au même type (10c bistre, 20c noir, 15c vert, 25c bleu, 40c orange, 1F carmin puis vermillon). Le poinçon sera réutilisé par Anatole Hulot en 1870 pour l’émission du siège de Paris (10c bistre, 20c bleu et 40c orange), puis à partir de 1872 pour les Cérès IIIe République, mais on ne peut pas confondre les timbres car ces deux émissions sont dentelées (Siège et IIIe République). Ces timbres-poste sont imprimés en utilisant la méthode typographique (sur métal) et avec des matrices indépendantes (une matrice par timbre) assemblées dans un cadre. On nomme cet assemblage « mosaïque », et c’est la raison de la possibilité de timbres « tête-bêche ». Les tirages mosaïque seront employés jusqu’au début de la période « Sage ».

Pendant la guerre de 1870, pour approvisionner les bureaux de province, les timbres-poste sont confectionnés à Bordeaux, en utilisant la méthode d’impression lithographique (sur pierre) et avec une gravure « aussi semblable que possible aux timbres qu’on a imprimés à Paris » (du 1c olive au 80c rose), et ces timbres sont non dentelés car il n’y a pas les appareils nécessaires à Bordeaux.

Parallèlement, en 1871, une série de timbre est émise pour les colonies françaises, avec le même type que les Cérès métropolitains mais non dentelés… donc très proche de l’émission de Bordeaux et avec les mêmes valeurs ! Il est donc important de savoir différencier ces deux émissions (Bordeaux et Colonies).

Heureusement il existe un moyen rapide pour les différencier, et ne nécessitant qu’une bonne vue ou une petite loupe. Il faut regarder le haut de la couronne d’épis de blé enserrant la tête de Cérès, les épis sont court dans l’émission de Bordeaux, et longs dans les émissions de Paris (1849, 1870 et 1872) ou des Colonies.

épis longs des émission de 1849, siège de Paris, IIIe République et Colonies

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épis courts de l’émission de Bordeaux

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et les grains des épis sont « lourds » dans l’émission de Bordeaux et plus légers dans les émissions de Paris et des colonies .

émission de Bordeaux / émissions de Paris

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les 3 types du Cérès 20c bleu IIIe République

Seul le 20c bleu dentelé n°60 a été émis avec différents types. Le n°60A est émis le 3 septembre 1871, c’est le type I; puis le type II est émis en novembre 1873, c’est le n°60B; enfin le 60C au type III est émis en 1874.

Pour les différencier, il faut observer le fleuron dans l’angle en haut à droite du timbre.

Le n°60A, type I est sans accident.

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Le n°60B, type II possède un accident entre le cartouche REPUB. FRANC. et le fleuron.

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Le n°60C, type III possède des taches dans les ailes du fleuron.

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L’identification des timbres « proches »

de l’émission IIIe République

Dans l’émission de la IIIe République, les timbres 10c brun sur rose, et 15c bistre existent en 2 versions portant chacune un numéro plein au catalogue Yvert et Tellier. Pour le 10c, ce sont les timbres n°54 et 58, et pour le 15c les n°55 et 59.

Il s’agit bien de timbres différents et non des types, et la numérotation du catalogue est inversée par rapport aux dates d’émissions des timbres.

Le premier timbre émis est le n°59, 15c bistre, en septembre 1871; vient ensuite le n°58, 10c brun sur rose, émis en janvier 1873. Ces deux timbres possèdent des valeurs faciales à petits chiffres, comme tous les timbres de l’émission de 1871/1873.

En juin 1873, le n°59 est remplacé par le n°55, 15c bistre « gros chiffres »; et en mars 1875, c’est le tour du n°54 de remplacer le n°58. Cette modification a pour but de permettre aux usagers de mieux voir la valeur faciale, et a été adoptée en premier sur le 30c brun (n°56) et le 80c rose (n°57) en septembre 1872.

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l’ « Erreur de France »

En mars 1875, le jour de l’émission du 10c « gros chiffre » n°54, un grand marchand de timbre se rend compte d’une erreur dans une feuille qu’il vient d’acheter… une des figurines brun sur rose est à 15c et non à 10c ! Immédiatement, il retourne acheter un maximum de feuilles ayant cette erreur d’impression et fera un énorme bénéfice à la revente… Cette erreur porte le nom d’ « Erreur de France » et porte le n°55b au catalogue YetT, la paire « se tenant » porte le n°55c.

extrait de la VO du Timbre Classique n°41, décembre 2022, lot 331

Mais comment cela est-il possible ? Comme pour les « tête-bêche », c’est une des conséquences dans la composition des planches en tirage mosaïque. C’est un assemblage de 50 matrices (1 par timbre) maintenus dans un châssis et calé par un bord en plomb.

extrait de l’Encyclopédie des Timbres-Poste de France, Vol.1

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Lors de la composition, le côté gravé est contre la table et le typographe ne voit que le dos neutre de la matrice, il ne peut donc pas contrôler s’il a mis une matrice à l’envers (tête-bêche) ou si il se trompe de matrice (15c tenant à 10c).

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