De la Mécanisation à l’Automation au XXe siècle en France

En septembre 1857, sous l’impulsion de Pearson HILL, fils de Rowland HILL, est réalisé en Angleterre la première oblitération mécanique par une machine à pédale pouvant oblitérer 60 lettres à la minute.
En France, l’histoire de l’oblitération mécanique débute vers 1881 avec différents essais, dont le même Pearson Hill à Paris-Départ, et c’est en 1884 que la Poste adopte la machine Daguin .

C’est plus une machine « d’assistance » à l’oblitération manuelle, au coup par coup, qu’une véritable oblitération mécanique.

Début 1896, Martin ETHRIDGE, inventeur d’une machine électrique aux Etats-Unis, quitte l’American Postal Machine Co. de Boston et s’associe avec John Brooks YOUNG, ils modifient la machine électrique Ethridge et la font breveter sous le nom de Bickerdike. La nouvelle machine peut oblitérer 6.000 à 8.000 lettres à l’heure.
Entre décembre 1898 et février 1899, ils réalisent des essais à Paris Départ (Recette Principale, Rue du Louvre) pour tenter de vendre leur machine à la Poste Française.

Extrait de « Les oblitérations“DRAPEAU”utilisées en FRANCE: 1898–1917. par le Dr Roger BAURAIN, Amicale Philatélique, décembre 2016

Il faudra attendre mars 1900 pour que la Poste décide la location de 12 machines sous contrat pour 3 ans.
Ces machines produiront donc les premières véritables oblitérations mécaniques utilisées en France. Une de ces machines sera utilisée du 14 avril au 12 novembre au bureau temporaire de l’Exposition Universelle.
Les 11 autres machines sont réparties sur Paris Départ, Paris Etranger, Paris Distribution et le bureau 5 de Paris, Place de la République.

Durant l’Exposition Universelle, un bureau de poste temporaire américain a fonctionné dans le pavillon des Etats-Unis. Ce bureau était équipé de machines Américan Ethridge.

Extrait de « Les oblitérations “DRAPEAU” utilisées en FRANCE: 1898–1917. par le Dr Roger BAURAIN, Amicale Philatélique, décembre 2016
une des empreintes d’OMEC américaine de l’Exposition Universelle de 1900

A partir de 1900, les oblitérations mécaniques vont prendre leur essor en France, et durant 100 ans il y aura de nombreuses machines testées, retenues ou rejetées. Elles ont laissé leurs empreintes sur notre courrier et leur identification est parfois complexe.

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En préambule nous allons fixer les règles d’identification qui vous seront utiles pour identifier les différentes OMEC (Oblitérations MECaniques):

Les machines au coup par coup

Ces machines impriment un seul TAD suivi d’une flamme:

Les dimensions d’une OMEC coup par coup caractérisent la machine:

Les caractéristiques (théoriques) sont:

-d: diamétre du timbre à date (pris verticalement pour ne pas être influencé par une déformation due à un bourrage)

-A: distance entre l’OMEC et le bord du document (la plus grande, suivant la ligne de référence, car l’OMEC est toujours horizontale, c’est le document qui est de travers dans la machine)
-B: longueur totale de l’OMEC
-C: longueur de la flamme
-D: distance entre le TàD et la flamme

Les machines à empreinte continue

Ces machines impriment plusieurs TAD avec des flammes intermédiaires:

Leur principale caractéristique est l’espacement entre 2 ensembles TAD+flamme. Cet espacement s’appelle la période.

Les caractéristiques (théoriques) sont:

-d: diamètre du timbre à date (pris verticalement pour ne pas être influencé par une déformation due à un bourrage)

-B: longueur de la période (la longueur totale de l’OMEC est en réalité conditionnée par le nombre de période sur le porte-timbre)

-X: nombre de périodes définissant la longueur imprimée à chaque tour du porte-timbre.

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Nous allons donc essayer de les montrer et d’expliquer le moyen de les identifier au travers de cette présentation en 12 chapitres.

1900-1909, les débuts (machines Daguin, Bickerdike, Colombia, International RF, Krag 1)

1910-1913, nouveaux essais (machines International I, Chambon, Garcia)

1913-1918, un peu de calme (machine International)

1918-1931, retour d’Alsace, et encore des essais (machines Sylbé et Pondorf, Bafra, Universal, Hansen, Krag 2, Savava, Frankers)

1932-1949, la préférence nationale (essais SECAP, machines RBV, Frankers-Secap)

1945-1977, Chèques Postaux Strasbourg et la Poste aux Armées (machines Klüssendorf)

à partir de 1950, le règne de SECAP (machines SECAP, essai HAVAS)

1966-1972, les débuts de l’automatisation… (machines Pitney-Bowes, Hotchkiss-Brandt)

…et les débuts de l’automation

1973, l’arrivée des japonaises (machines Toshiba, NEC)

1992-2000, un nouveau venu et une nouvelle SECAP (machines Megras, SECAP HPS)

2000, des machines automatiques de bureaux (machines Mannesman, Siemens)

 

Cette présentation rapide des OMEC du XXe siècle est tirée de notre exposition pour la Fête du Timbre 2019. Pour ceux qui veulent aller plus loin, nous vous conseillons l’ouvrage ci-dessous:

Bibliographie: Yvon Nouazé, L’OBLITERATION MECANIQUE EN FRANCE (tome 1), édité par la FFAP

Merci à Yvon NOUAZE pour son autorisation de reproduction et de publication.

Collection B.BONNET

 

2 Comments

    • Bonjour Jacques,
      Il est disponible (entre autres) chez « YetT » en magasin ou sur leur site internet, au prix de 29 euro pour le Tome 1. Un Tome 2 est également disponible (les brevets, les archives des commissions des marchés de la Poste, etc.) au prix de 26 euro.
      Bonne et saine lecture.
      Bruno

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