La Saint Michel qui est le 29 septembre est aussi, de très longue date, le moment de l’année où l’on renouvelait les baux agricoles.
. Quel rapport allez-vous me dire ?
. Aucun ! Sauf que ceci me suggère que notre cas est simplement l’inverse, à date identique.
Nous sommes en présence de 3 cartes postales:
. Les deux cartes du 29 septembre sont oblitérées de l’ambulant CAEN A PARIS rapide (ondulé au centre) brigade C type 2.
. La troisième carte est oblitérée du 1 octobre par l’ambulant CHERBOURG A PARIS 1° Jour (centre hexagonal) brigade G type 2.
. L’expéditeur est là même personne.
Pour le destinataire, nous le connaissons ici et nous vous renvoyons à un site intéressant sur cette commune mitoyenne de Plombières-les-bains à qui nous empruntons cette image et communiquons notre publication pour information. (http ://ruaux.over-blog.com)
La carte adressée à Mademoiselle… au nom caché (visible en transparence) est bien du même nom.
L’affranchissement est à 1c type Blanc, ce qui pourrait être correct si la mention « carte postale » était rayée, pour être assimilée aux imprimés ET mise sous bande.
De plus elles ne devraient pas comporter de « texte » autre que les mentions autorisées, nom, prénom, qualité, signature, adresses expéditeur et destinataire (tarif novembre 1899. BM n°13 nov.99)
Or les trois cartes sont écrites, et aucun des critères n’est respecté.
Il est donc normal que l’ambulant qui constate l’anomalie indique que ces cartes seront à taxer à l’arrivée, en apposant le T ainsi que son timbre de brigade.
Brigade C pour Caen à Paris
Brigade G pour Cherbourg à Paris 1° (ce TAD est ajouté à notre volume 3.2 des marques postales de Lisieux)
Au sujet des timbres à date jour et nuit, nous avons déjà expliqué au Catalogue des marques postales de Lisieux que cette appellation n’est pas exacte (références LUX) et ne dépend pas du fait qu’il fasse jour où nuit…
nous avons la preuve ici que l’ambulant qui oblitère du type jour hexagonal est possesseur d’un timbre de brigade nuit (rond).
De même le timbre à date Rapide (ondulé) est accompagné du timbre de brigade jour (hexagonal).
Enfin on notera en statistique que les ambulants qui taxent sont assez peu courants, l’intensité du travail ne leur donnait pas beaucoup de temps pour des vérifications tarifaires.
La suite de l’histoire est plus curieuse.
Voici la photo du texte de la carte du 1 Octobre :
Note : les 2 autres cartes sont datées également de Paris, et avec des textes d’amitié sans importance
Nous constatons que l’expéditeur est le postier ambulant lui-même ! Et nous notons au passage qu’il « navigue » entre plusieurs brigades.
En lien avec notre introduction « il ne renouvelle pas » puisqu’il annonce son départ, apparemment non souhaité:
» Je vais dire Adieu aux Amb… »
Nous pouvons supposer que s’il envoie de nombreuses cartes, 1 centime lui suffit.
Il est assez logique qu’il n’ait pas sous la main de bande d’imprimé.
Il connaît le règlement et l’applique en se taxant lui-même… peut-être aussi un peu en colère, car son texte exprime quelques soucis sur l’avenir.
Il doit savoir (pourquoi?) que la taxe ne sera pas appliquée à l’arrivée. Possible qu’il y soit bien connu des postiers ?
Étions-nous dans une période de réduction des effectifs ambulants ? Les historiens pourront peut-être nous compléter ce sujet.
En tous cas, l’anecdote nous a semblé assez curieuse pour être racontée, c’est « tout frais », il gelait ce dimanche matin.
Collection Sylvie et Michel CATHERINE
(Cartes chinées le 14 avril 2019).
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